EPS, sport, art et société – Quel est le sens humain de l’art ? Comment l’art et le sport dialoguent-t-ils ? Entre beauté du geste et sport de combat

Il ne fait aucun doute que l’école de demain, ouverte sur le monde, ne peut se passer de l’enseignement des arts. On voit à quel point les projets de création artistique montés au sein des établissements scolaires fédèrent, stimulent, encouragent et soutiennent les climats scolaires ; sans oublier les bienfaits uniques que la pratique artistique apporte au développement des élèves. En EPS, si les activités physiques artistiques sont aujourd’hui devenues de plus en plus incontournables dans les programmations des activités, leur enseignement ne va pas de « soi » et nécessite une démarche d’enseignement spécifique, différente de l’approche sportive. En EPS, l’art revêt une dimension corporelle singulière et engage un rapport au monde et aux autres, particulier. Pourtant, les ambiguïtés entre sport et art persistent à différents niveaux et construire une éducation physique sportive et « artistique » nécessite sûrement de se questionner en profondeur sur ces deux champs de culture.

Sylvaine Duboz nous le dit en introduction de son intervention : «C’est pourquoi il est encore nécessaire de rappeler la spécificité de l’art, ce qui caractérise cette activité humaine. Pourquoi l’art est-il si nécessaire aux êtres humains, pourquoi répond-il à un besoin suprême de l’être humain ? Pourquoi l’art finalement donne-t-il son humanité à l’Homme ? »

Et en effet, quel sens donner aux apprentissages des élèves si l’on entretient le flou dans les pratiques proposées en EPS et à l’UNSS ? Alors qu’est-ce que l’art? Quels sont ses liens avec le sport?

Jean-Marc Huitorel quant à lui, nous apporte des éléments de compréhension sur ce dialogue entre art et sport. A travers l’appropriation du sport par les artistes, il nous explique pourquoi il est si facile de les lier mais insiste aussi sur leurs différences fondamentales. «Mon boucher est un artiste », disait la pub. Si l’on considère le sens que le concept d’art a pris dans les périodes modernes et contemporaines, on peut difficilement assimiler sport et art. Et la passerelle de « la beauté du geste » ne suffit pas».

Françoise Dournaux