Les ingrédients du sport de demain – Sandball et égalité

Le sport scolaire de demain s’invente et se transforme dans les pratiques. Parce que les rencontres peuvent être sportives, mais pas que, Pierre Prim, enseignant d’EPS nous présente un évènement qu’il a porté avec ses collègues et ses élèves à Rennes : le Sandball-égalité. Nous allons demander à Pierre de nous expliquer pourquoi cet évènement s’est créé, comment il a vu le jour et quelles valeurs étaient sous-jacentes.

Le Sanball égalité ? C’est du hand ball sur sable, égalité car c’est une question qui me taraude depuis que je suis enseignant. Mon parcours, Gennevilliers, Rennes, maintenant Béziers, m’a confronté à une inégalité du traitement des élèves du fait de la société, de l’école, de la façon dont nous travaillons avec nos élèves. Il faut chausser nos lunettes de l’égalité. Rennes était un terreau fertile pour cette nouvelle activité : mon ancien club de handball avait déjà organisé un évènement autour du Sandball avec à l’origine des écoles primaires de toute la ville qui venaient toute une semaine, une journée pour pratiquer cette activité ludique, mixte. L’UNSS le mercredi s’était greffée à cette organisation.

Parallèlement, mes préoccupations sur les inégalités vont déboucher sur le concept d’intersectionnalité que l’on pourrait traduire par « ne pas faire de hiérarchie dans les discriminations ». En gros, j’explique aux élèves que si tu insultes à cause du genre, de la couleur de peau, du sexe ou de l’orientation sexuelle, c’est la même gravité. Il y avait donc peut être un évènement à créer avec la problématique suivante : « comment des lieux de rencontre peuvent faire émerger des temps d’engagements signifiants face aux questions des discriminations ? »

Cela a débouché sur la réalisation puis la présentation d’un diaporama et d’une vidéo réalisée par les élèves au Prix éthique et sport scolaire présenté au Sénat. J’appelle mes élèves des « oeuvriers », car ils devaient à la fois rendre compte de ce qu’ils avaient vécu, mais également participer à toute la mise en place de cette manifestation. Trois jours de préparation en amont, préparation des terrains, placement des barrières, etc. mais aussi un travail de recherche et de production sur des personnalités qui ont œuvré dans le monde pour plus d’égalité. De plus, une exposition le jour de la compétition sur un « mur de l’égalité » sur des personnalités de tous horizons, de tous pays ou des évènements, ou des œuvres artistiques (qui ont servi de support à des quizz pendant les rencontres) était bâti.

Sur le plan rencontres sportives, après une première journée où les équipes de collèges jouaient entre elles, un deuxième temps s’est mis en place en recomposant des équipes entre les différents collèges. Deux élèves d’une équipe d’un collège allaient jouer avec deux autres d’un autre collège. C’était vraiment une mixité sociale et culturelle qui a pu déboucher sur le développement d’une culture commune ensuite dans les établissements. Cela nous a donné une manifestation de RENCONTRES dans tous les sens du terme, de la joie, du partage, de l’espoir et beaucoup de respect mutuel.

Gil Boissé

PRIM Pierre
Professeur d’EPS

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